Le Call Center donc est un truc très apprécié par exemple par les opérateurs télécoms. Il recrute principalement du jeune, de la sortie de fac un peu paumée. Le call center n’est rien d’autre que le retour du poulailler industriel où une centaine de djeunz en batterie scotchés devant une kyrielle d’écrans en réseau et bardés d’oreillettes à micro façon Delarue appellent toute la journée des gens qui ne leur ont rien demandé, afin de leur faire consommer un petit peu plus de ceci ou de cela en justifiant qu’ils ont sous leur nez toutes les informations personnelles qui vous concernent ce qui leur donne a priori tous les arguments pour dire que mais si, vous avez personnellement besoin de ces incontournables nouveaux services, produits, etc, rayez la mention inutile. Au passage on se demande toujours comment ils l’ont eu le numéro de téléphone privé de celui qui n’a rien demandé, mais ça aussi c’est du business, demandez à France Telecom ou à la Redoute ou à votre compagnie d’assurance, au hasard.

Le djeunz du Call center il est écouté par son chef qu’est un tout petit peu moins djeunz que lui vu qu’il a au moins six mois de call center dans son bagage. Le jeune chef du djeunz actif il note et met des bons points à celui qui sourit quand il parle dans le micro et qu’arrive à tenir la conversation plus d’une minute et demie. Plus de points encore quand il arrive à décrocher un rendez-vous pour le commercial qui va vous fourguer le truc dont vous avez pas besoin et que vous avez pas demandé. Le djeunz il travaille à des horaires pas possibles vu qu’il faut qu’il vous joigne à domicile après le dîner ou avant le petit-déjeuner, dans votre intimité de consommateur ciblé. Le djeunz du call center, en CDD payé au Smig avec des horaires à la con, il lui faut une voiture parce que le Call Center il est dans une zone franche pour payer moins de charges, ou dans une zone tout court pour pas payer le terrain ou la taxe professionnelle.

Mais Djeunz de call center, comme nouveau métier, de toutes façons c’est sans avenir. Avec les progrès des serveurs vocaux, tapez 1 ou appuyez sur la touche dièse, faites le 3, c’est cuit pour l’humain en live, même de sous-zone. En outre, les textos dans nos portables et spams dans nos e-mails, tout le monde est équipé maintenant, sont bien plus efficaces et moins coûteux qu’un poulailler de djeunz au smic dans une zac péri-urbaine franco-française voire estonnienne.

Alors, qui a besoin des djeunz actifs, à part les banques dans leurs campagnes publicitaires ? Comment on pourrait bien les occuper ces djeunz, et ces seniors, principales victimes du chômage patenté ?

Bon vent la relève, le senior compatit, solidairement.